RE 2020 ou passif ?
Vers une réduction de la facture énergétique mondiale
Le traité international de Kyoto vise à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre, pour qu’à l’horizon 2050 leur niveau soit 80 % moins important qu’en 1990. Ce protocole se traduit au niveau européen par différentes directives, dont l’une concerne plus spécifiquement les performances énergétiques des bâtiments.
Un engagement européen fut pris pour diminuer par 4 d’ici 2050 les émissions globales de gaz à effet de serre (GES) afin que celles-ci n’entraînent pas de changements climatiques irréversibles (« facteur 4 »). Un autre engagement est la règle des « 3×20 » d’ici 2020 (-20% d’émission de GES, +20% efficacité énergétique, et plus de 20% de la production d’énergie à base d’énergies renouvelables).
La politique énergétique de la France (dont le fameux Grenelle de l’environnement) a couplé ces engagements avec un renforcement de la réglementation thermique, la mise en place de labels de performance énergétique, l’obligation d’un diagnostic immobilier portant sur la performance énergétique et les niveaux d’émission de GES du logement en cas de vente / location, la mobilisation de la société autour des économies d’énergie et la mise en place de subventions et incitations fiscales.
La RE 2020
La règlementation thermique RE2020 s’applique aux permis de construire et aux déclarations préalables de travaux déposés à partir du 1er janvier 2022 (résidentiel) ou du 1er juillet 2022 (bureau, enseignement primaire ou secondaire). Attention, depuis le 1er janvier 2023, la RE2020 s’applique à toutes les extensions de maisons individuelles, dès lors que l’extension est soumise à permis de construire ou déclaration préalable, quelles que soient sa surface et la surface du bâti existant.
Ce qui est bien dans la RE2020 ?
- on renforce les exigences sur les indicateurs de la RT 2012 + on mise sur la sobriété énergétique en premier
- on se focalise sur la réduction de l’impact de la construction sur le changement climatique (ACV analyse du cycle de vie, avec utilisation du bois, recyclage des matériaux et réemploi)
- on a rajouté un indicateur de confort d’été (exprimé en DH degrés heures) pour prendre en compte la surchauffe d’été
C’est la construction bois qui se fond tout naturellement dans les exigences de la RE2020, puisqu’elle permet de répondre aux problématiques de la surchauffe (parois ventilées, régulation hygrométrique, inertie hygroscopique naturelle, déphasage thermique réalisable suivant l’étude thermique), du stockage de CO2, la rapidité de réalisation et sobriété du chantier, récupération des déchets etc … le tout en gagnant de la surface habitable (gain de surface d’env 8% pour des enveloppes de même performance thermique).
Le Passif
Un bâtiment passif consomme très peu d’énergie, et seule l’énergie du soleil, des équipements électroménagers et des occupants suffit à chauffer la maison. Le princie de conception de la maison passive, en période chaude, la rend confortable et protégée contre la surchauffe. Les grandes lignes permettant de caractériser une maison passive sont:
- Les besoins de chauffage ne doivent pas excéder 15 kWhef/(m².an) ou 10W/m² en puissance de chauffe;
- La consommation totale d’énergie primaire, en comptabilisant la consommation des équipements électroménagers, doit être inférieure à 120 kWhep/(m².an)
- Une très bonne étanchéité à l’air: résultat d’infiltrométrie inférieur à 0,6 h-1, selon la norme n50.
La maison passive est née de quelques grands principes de bon sens, conceptualisés par le Dr Feist du Passiv Haus Institure de Darmstadt. En plus d’une isolation thermique et à une étanchéité à l’air excellentes, tous les ponts thermiques sont consciencieusement traité pour éviter toute perte de calories. En plus de cela, une ventilation double flux est indispensable car l’échangeur air/air permet de réduire de 90% les pertes d’énergie liées au renouvellement d’air. Cette ventilation double flux permet à la fois de renouveler l’air, de réguler la température et de ne pas assécher la maison.
Pour une labellisation de votre projet, deux principaux labels existent pour les bâtiments passifs: l’allemand Passivhaus et le suisse Minergie-P. Ils ont chacun différents niveaux de certification et des exigences particulières. En France, il faut passer par des organismes en délégation tel que Prestaterre pour Minergie et La Maison Passive France pour Passivhaus. Les calculs sont complexes, les tests sont rigoureux, et il est obligatoire de passer par une étude thermique du projet (en utilisant la base de données PHPP). Aujourd’hui en France, ces labels ne sont pas réglementés ni obligatoires et par conséquent ne donnent droit à aucun avantage fiscal ou urbanistique.
Une labellisation obligatoire ?
La labellisation d’un logement n’est pas intrinsèquement obligatoire, mais elle peut permettre d’obtenir certaines aides financières. Construire sa maison avec un label garant de basse consommation d’énergie permet de valoriser le bien lors de sa revente ultérieure.
Pour résumer: d’un côté, une labellisation a un coût, d’un autre côté, la labellisation ouvre droit à aides ou subventions complémentaires… mais votre patrimoine ne peut que se valoriser avec le temps !