Menuiseries extérieures
La menuiserie est un des points faibles de l’isolation à l’air et à l’eau au vu du nombre d’interfaces existant avec les murs, et de la problématique de réalisation de certains ouvrants. En effet, un défaut de qualité de fabrication, d’installation ou de protection des menuiseries extérieures conduit invariablement à une fuite d’air (compression ou dépression suivant les pièces et la configuration des volumes), donc à un défaut d’isolation thermique, voire même des infiltrations d’eau.
Il faut savoir que les menuiseries extérieures doivent être placées dans l’axe de l’isolant, et non totalement à l’intérieur (comme nous pouvons rencontrer souvent dans les constructions conventionnelles), ni au nu extérieur (crépi ou bardage). C’est un point qu’il faut valider avec votre architecte ou maître d’œuvre.
Bois, PVC ou Alu ?
La fenêtre bois est celle qui isole le plus, qui reste le produit le plus durable (naturel, recyclable, nécessite peu d’énergie grise), supporte toutes les dimensions d’ouvertures, et nécessite un entretien tous les 10 ans environ. Le compromis de la fenêtre bois-alu permet de bénéficier de la chaleur et du confort du bois à l’intérieur et de garder les avantages de l’aluminium à l’extérieur (pas de rouille, pas d’entretien), mais reste plus onéreuse.
Le PVC est un très bon isolant. Son coefficient de conductivité thermique (0.17 W/mC°) est légèrement inférieur à celui du bois (0.23 W/mC°). Le coefficient équivalent pour l’aluminium est approximativement de 210 W/mC°). Forcément, l’aluminium est un métal donc il conduit bien le chaud et froid, mais bien entendu les menuiseries alu proposées aujourd’hui sont équipées d’un rupteur de pont thermique en PVC entre le profilé aluminium extérieur et le profilé intérieur.
Comment caractériser une menuiserie ?
Il existe 3 indicateurs principaux qui permettent de qualifier une fenêtre ou porte-fenêtre:
Uw: isolation thermique de la fenêtre vitrée.
S’exprime en Watt/m² pour 1° de différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. Le fameux Uw est le coefficient de transmission thermique de la fenêtre qui traduit sa capacité à conserver la température intérieure. Plus Uw est bas, plus la fenêtre est isolante: un Uw de 1,5 est moins bon qu’un Uw de 0,8.
Attention, ne pas confondre avec le Ug qui représente l’isolation thermique du vitrage seul, et qui montre toujours des valeurs alléchantes. Un double vitrage ITR peut facilement afficher un Ug de 1,1, mais il n’est pas automatique que le Uw approche les 1,1 également. C’est là tout l’art du fabricant de menuiseries d’assembler dormant/ouvrant/vitrage avec le moins de déperditions et ponts thermiques. Une grande fenêtre, de par sa grande surface vitrée par rapport aux menuiseries, affichera donc un Uw meilleur qu’une petite fenêtre du même fabricant.
Un Ug de double vitrage ne descend pas au dessous de 1. L’ajout d’un gaz rare (Argon, Krypton) et lourd permet de faire baisser le Ug de 0.2 ou 0.3: en effet, son poids permet de freiner les mouvements de l’air capturé entre les vitrages, donc d’isoler plus.
Exemple de calcul:
Un Uw de 2.7 sur un vitrage de 1m², avec une différence de température de 20° entre intérieur et extérieur: 2.7×20=54W d’energie à fournir pour compenser les pertes thermiques induites. On voit vite qu’un Uw de 1.1 permettrait de gagner 32W par m² de menuiserie…
Sw: facteur solaire de la fenêtre vitrée
Tlw: facteur de transmission lumineuse de la fenêtre vitrée
Compris entre 0 et 1, plus TI est haut, plus la quantité de lumière naturelle augmente. Il traduit la capacité de la fenêtre à transmettre la lumière naturelle à l’intérieur du bâti.
Comment mettre en musique ces paramètres ?
En façade Nord, les apports ne sont que lumineux, il vaut donc mieux privilégier un Uw bas et un Tlw élevé. Pour les autres façades il faut jouer sur un Sw hiver élevé, un Tlw élevé et un Uw bas. Conclusion: il ne faut pas regarder la seule valeur Uw qui dans l’absolu ne reflète pas le rôle que jouera une fenêtre dans votre logement.
Attension à l’utilisation abusive du triple vitrage: certes ils limitent les déperditions, mais s’ils sont placés sur des façades où les apports solaires sont importants, ils vont en fait “coûter” plus d’énergie qu’un double vitrage.
Les volets
Le rôle des volets n’est pas à négliger non plus puisqu’ils constituent la protection extérieure qui vient protéger la menuiserie des éléments naturels (pluie, vent). Dans une conception bioclimatique, ils ont même un rôle central dans la régulation de la température (évitement des surchauffes l’été).
Il est à noter également que les coffres de volets roulants ne sont pas à recommander: ils peuvent favoriser la formation de certains ponts thermiques, et ils constituent un point de faiblesse dans l’étanchéité à l’air.
Pour info, le changement ou l’ajout de volets, s’ils sont un minimum isolants, peuvent être sujets au crédit d’impôt.